Visite de voisinage et premier achat

Invité

Deux, jours, il était propriétaire de sa boutique depuis deux jours maintenant. Il y avait de quoi être fier à 28 ans tout de même, non? Calum descendit la marche de sa boutique et inspira une grande bouffée d'air du Chemin de Traverse. La journée était belle, idéale même pour aller saluer le voisinage.

Calum sortit sa baguette de sa poche et la regarda la mine triste. Elle était fêlée sur toute la longueur. On pouvait même voir la plume de focifère à l'intérieur. Objectivement, il avait toujours une baguette certes, mais elle était dans un piteux état.

Cela lui donna l'idée d'aller voir Mr Ollivander en premier. Se souviendrait-il de lui?

"Certainement pas. Avec la cohorte d'élève qu'il a vu défiler depuis qu'il est commerçant, ce serait exceptionnel s'il y arrivait."

Calum ferma sa boutique, et descendit la rue en direction du fameux magasin. Ils n'étaient pas bien loin l'un de l'autre. L'allée était bondée en cette période estivale, de nombreux chapeaux pointaient vers le ciel.

Arrivé de vant la porte, il se remémora sa première et dernière visite ici. Son père et sa mère l'avaient accompagné. Alistair n'avait eu d'yeux que pour le petit Al' qui tenait dans ses bras. Il avait sept ans et paraissait très doué pour la magie. De tout le temps qu'ils restèrent dans le magasin, Alistair n'avait eu cesse de dire des gentillesses comme: "Qu'on en finisse!" (...) "Même les baguettes ne veulent pas de lui..." (...) "Un jour, une baguette de roi te choisira, Al'"

Calum avait été très triste de cette attitude, et ce jour jour là fut le premier où il comprit qu'il ne réussirait jamais à satisfaire son père. Aussi, inconsciemment, il décida de se construire en opposition à lui. Ce jour là encore, sa mère choisit son camp. Calum repartit avec une baguette de 20 cm de long, bois de cerisier et plume de focifère...

Le jeune homme poussa la porte, et entra dans la boutique. Rien n'avait vraiment changé...

- Bonjour...

Nombre de messages : 12 Age : 69 Date d'inscription : 20/07/2007

La clochette de la porte d'entrée retentit lorsque Calum pénétra dans le magasin du fabricant de baguettes. Un "Oooohhhhh!!!!!" sonore se fit entendre dans l'arrière boutique, immédiatement suivit du bruit caractéristique d'une dizaine de boites de carton qui tombent au sol.
Ollivander sortit d'une des rangées de l'arrière boutique, s'épousta rapidement les épaules du revers de la main avant de regarder quel spécimen le vent lui avait apporté.

"Bonjour."

Un jeune homme se dressait devant lui, droit comme un "i".
"Il ne s'agit donc pas d'un premier achat." en déduit Ollivander dans son for intérieur.
Et en effet, le fabricant repéra rapidement la baguette que son client tenait à la main. Il s'avança vers lui et prit délicatement l'objet qu'il regarda sous toutes les coutures.
"Mr. Caron !" s'exclama-t-il.
"Vous avez tellement changé depuis la dernière fois que je vous ai vu."
Mr. Ollivander repassa derrière son comptoir, la baguette de son client toujours à la main.
"20 cm, Bois de cerisier et Plume de Focifère. Très souple et délicate. Particulièrement éfficace pour les enchantements et les sorts domestiques.
Que lui ait-il arrivé ?"

Invité

- Impressionnant! Lâcha-t-il s'en s'en apercevoir.

Malgré cette entrée en matière plutôt agréable, Calum s'était raidi en entendant prononcer son ancien nom... L'appeler de la sorte était la pire insulte que quelqu'un puisse proférer à son encontre. Mais le vieux sorcier ne pouvait pas le deviner.

- Je ne sais comment vous dire ça, mais mon nom de famille est De Beaumarchais à présent... Enfin, je ne suis pas ici pour ça.

Il tendit sa baguette à l'expert en haussant les épaules tristement. Vu l'état de sa baguette, il doutait que quelqu'un, aussi habille qu'il puisse être, puisse la réparer, ce qui le peinait beaucoup. Il l'aimait bien sa baguette.

- Elle a eu un accident et la voilà fêlée sur toute sa longueur. Lorsque c'est arrivé, j'ai cru voir un filet de fumée jaune en sortir. Mais peut-être était-ce une hallucination.

Le jeune libraire mis sa baguette ente les mains d'Ollivander ne sachant que lui dire d'autre. Pourtant, une question persistait dans sa tête. Elle concernait son plus jeune frère, celui qui lui ressemblait le plus sans pour autant s'opposer frontalement à son père.

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"Mon nom de famille est De Beaumarchais..."
Cette phrase sonna comme une grande et violente claque aux oreilles du fabricant de baguette.
"Me serais-je tromper sur l'identité d'un propriétaire de baguette!?!?" Cette pensée le retourna entièrement.
"Je me souviens de chaque baguette que j'ai vendu..." se dit-il en lui même comme pour se rassurer ou se convaincre... Cette phrase, il l'avait dit tant de fois, et elle était vraie... Enfin jusqu'à aujourd'hui.
"Je me souviens de chaque baguette que j'ai vendu..." La phrase se répétait dans sa tête comme une douleur lancinante dans son esprit.

"...à présent..."
Le jeune homme venait de finir sa phrase et ce fut comme une délivrance pour le fabricant de baguette.
L'esprit humain est à ce point fantastique qu'il peut faire sombrer dans le désarroi le plus total en moins d'une seconde, rien qu'avec les premiers mots d'une phrase, il peut se créer une histoire avant même que l'autre ait fini de parler...
Ollivander comprit qu'il ne s'était pas trompé et cela le rassura profondément. Il soupira un grand coup et se reconcentra sur la baguette que Calum lui apportait.
"Je m'excuse." prit-il tout de même le temps de dire.

Il écouta le tout jeune commerçant lui narrer comment sa baguette en était arrivée là et, alors que Calum expliquait ce qu'il avait vu lors de l'accident de baguette, le vendeur s'alarma. Il arracha la baguette des mains de son interlocuteur et l'examina sous toutes les coutures.
"Un filet de fumée jaune vous dîtes..."
Ollivander tournait la baguette dans tous les sens et avec une extrême rapidité comme s'il voulait que ses yeux examinent chaque recoin de l'objet.
"Pas orangé légèrement brun...??? Jaune, vous êtes sûr...???" demanda-t-il avec hâte.

Invité

- Non, non. Il était jaune, j'en suis sûr. C'est grâve?

Cette baguette, il y tenait beaucoup. Lorsqu'il s'alarma à voir l'air contrarié de M. Ollivander, Calum sentit ressurgir en lui les craintes de son enfance. Il lui sembla même entendre les paroles cyniques de son père lors de son premier achat.

Merlin, et si aucune baguette ne voulait de moi... Si père avait raison! Non, notre ascendance magique est longue depuis Augustin de Beaumarchais... et je ne suis pas cracmol, loin de là. Une baguette me choisira forcément.

Peu à peu, le jeune homme regagna un peu de sérénité. Le seul problème qui risquait de se montrer insurmontable était celui du paiement. certes il était venu car il n'avait pas d'autre solution, mais le prêt contracté à Gringott's était énorme et lui prenait pratiquement tous les bénéfices qu'il avait pu faire depuis l'ouverture de sa boutique... Alors comment faire? L'honnêteté, il ne connaissait que ça...

- Avant toute chose, je dois vous dire que je suis très limité question gallions... Alors, si jamais la réparation ou le nouvel achat dépasse mes possibilités, je devrais m'en retourner chez moi... Je repasserai quand je pourrais vous payer... pour l'instant, donnez-moi juste un pronostic...

Calum était embarrassé par sa situation et se mit à rougir comme un collégien.

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"Un pronostic...!!!" s'exclama le vieil homme qui détache son regard de la baguette de son client pour fixer de ses yeux clairs ceux du jeune homme qui lui faisait face.
"Le Focifère est un animal extrêmement résistant. Néanmoins, ses plumes, une fois traitées et travaillées comme je le fais lors de la confection d'une baguette, deviennent très instables. Et c'est certainement le résultat de cette instabilité que vous avez vu lorsque votre baguette s'est brisée."

Ollivander posa la baguette et appuya la paume de sa main dessus, faisant claquer le bois de cerisier contre le chêne du comptoir.
Il avança sa tête de celle de Calum, se penchant en avant et basculant son poid sur le comptoir, et la baguette qui ne craignait plus grand chose maintenant.

"Lorsque la baguette s'est fendue, la plume de Focifère s'est évaporée comme pourrait le faire celle d'un phénix dont la fin est venue."
Le fabricant se redressa et empoigna à nouveau la baguette qu'il secoua dans tous les sens.
"Cette baguette est donc aussi vide que le crâne d'un troll lobotomisé."

Il reposa la baguette sur le comptoir et disparut derrière une rangée d'étagères d'où il revint quelques secondes plus tard, les bras chargés de boîtes de carton de couleurs différentes.
"Allons-y, commençons..." dit-il en ouvrant la première boîtes.